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Frachet Albert Camus
23 février 2019

Albert Camus, Le Premier Homme

                 
 
Le Premier Homme est un roman autobiographique inachevé d'Albert Camus, publié par sa fille en 1994 aux éditions Gallimard. Une adaptation cinématographique, réalisée par Gianni Amelio, est sortie en 2012, avec dans les rôles principaux Jacques Gamblin et Denis Podalydès.
 
Camus avait pensé ce livre comme la première partie d'une trilogie qu’il avait en tête lorsqu'il fut victime d'un accident de la route le 4 janvier 1960 1. Il raconte son enfance de pied-noir algérien et la recherche de son père, dans un décor fictif. Il crée un parallèle entre Camus adulte et Camus, encore dans sa jeunesse.
 
Jacques Cormery, l'alter ego de Camus dans le roman, est un homme de 40 ans qui retourne dans son Algérie natale d'avant guerre sur les traces de son enfance. Il y retrouve sa mère, une femme encore belle mais désormais sourde et distante.
Le récit part de la recherche du père, du père absent, inconnu donc étranger, ce père mort à Saint-Brieuc dans un hôpital militaire après avoir été blessé pendant la Bataille de la Marne au début de la guerre. Le jeune Albert Camus est né à l'automne 1913 à Mondovi, petit village près de Bône où le père était administrateur d'un domaine agricole.

Camus imagine les circonstances de sa naissance, l'accouchement de cette mère si discrète, presque analphabète, le jour même de leur installation à Mondovi (Solferino dans le livre). On suit ainsi le voyage en train d'Alger à Bône puis le transfert de Bône à Mondovi-Solferino dans une calèche sans confort, surtout pour une femme enceinte. On assiste à sa naissance précipitée avec, à ses côtés, la mère Catherine avant que n'arrive enfin le docteur dans cette maison froide et humide où la mère accouche.

La suite s'ouvre sur le milieu des années 1950 où Camus va voir un ancien professeur, important pour lui (Jean Grenier) où il voit pour la première fois la tombe de son père à Saint-Brieuc, la ville de son ami Louis Guilloux, qui comme Camus, a grandi dans une famille pauvre, loin de la culture bourgeoise que le jeune homme va peu à peu acquérir.

Camus aura toujours un rapport complexe à l'Algérie, tout à la fois épris et coupable de briller à Paris, nostalgique et ressentant comme un drame son impuissance face à cette guerre qui ne dit pas son nom et qui est pour lui une véritable guerre civile.

Sa foi en la vie et en l'écriture lui vient sans doute de cette enfance à la fois populaire et "solaire", de ce monde disparu qu'il avait en apparence quitté mais qui vivait toujours en lui. Conscient toujours et lucide en même temps, n'oubliant jamais la vie difficile dans un quartier pauvre d'Alger, les petit artisans, son oncle tonnelier, la rigueur de la terrible grand-mère, l'économie de tout.
N'empêche qu'il sera toujours mal à l'aise, une impression de trahir les siens, même s'il s'efforce de rendre visite à sa mère restée à Alger, cette mère dont sa fille portera le prénom.
C'est aussi cette contradiction entre ce qu'il était et ce qu'il est devenu et qu'il choisira de vivre ave une certaine culpabilité sans rien oublier ni rien éluder, qui fait sa spécificité et explique ce retour sur lui-même pour aller à travers cette biographie, à la rencontre du premier homme. 

Notes et références

[1] Voir le tome III des Carnets de Camus où il évoque en particumier et à plusieurs reprises le mythe de Némésis

          

Bibliographie

  • Jean Sarocchi, Le Dernier Camus ou le Premier Homme, Paris, A.-G. Nizet, 1995 (ISBN 2-7078-1194-7)
  • Pierre-Louis Rey, Le Premier Homme d'Albert Camus, coll. Foliothèque, Paris, Gallimard, 2008 (ISBN 978-2-07-034099-6)

Liens externes

 <<< Christian Broussas – Feyzin, 5 octobre 2011 <<< © • cjb • © >>>

 

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